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#1 28-01-2017 11:07:53

Djillali
Membre
Lieu: algerie
Date d'inscription: 01-12-2016
Messages: 66

Nid vide.

Il est 7 heures .

la pièce est encore sombre.
Le temps est maussade, hivernal, plutôt.
Un de ces hivers qui se respecte.
Eléments déchainés et froid intense.
Oui, la vocation de l'hiver est d'etre ainsi sinon c'est juste un automne qui se prolonge nonchalent et désinvolte.
Un hiver abatardi et dévoyé quoi .

Mais ce matin, de cela , il n'en est pas question.
Il grêle sous mes fenêtres.
Les petites boules blanches ont fini par avoir raison de mon sommeil matinal .
Aussi, le froid en cette matinée pluvieuse n'incite pas à sortir du lit.
Je suis réveillé depuis une heure déjà et le vent qui souffle dehors m'a convaincu que se lever, de suite, n'était pas à l'ordre du jour.

Je tends l'oreille.
Rien.
Pas un bruit chez moi.
A mes cotés, ma moitié dort encore.
C'est vrai que férue d'NCIS, elle a du veiller au bout de la nuit.
Les autres sont absentes.
Absentes depuis déjà pour l'une et momentanément pour l'autre.
Et ce calme, pas naturel presque, suis-je tenté de dire, préfigure le climat d'un chez soi de personnes du troisième âge, vivant seules, routinières et grognon.

Les enfants ont pour vocation l'envol vers leur destin, qu'ils se construisent, jour après jours, mais ailleurs.
Et c'est normal.
Ils se doivent de commencer une page blanche et peu à peu de la colorer au gré de leurs avancées dans l'existence.
C'est la vie.
Elle a des règles.
Elles sont ce qu'elles sont et c'est très bien ainsi.
C'est la dure loi de la nature je crois et de la nature humaine tout court par les temps qui courent.
Même l'animal prédateur, devenu adulte, change de territoire et marque son espace vital que ses congénères comprennent et respectent.
Il faut s'y faire et il faut faire avec.
Car la vie d'aujourd'hui n'est pas celle de nos parents
Elle y diffère sensiblement.
Les besoins ont changé.
Et les repères aussi.

Avant, les enfants ne partaient pas tous de la grande maison familiale.
Du moins, pas tous à la fois.
Il y avait toujours quelqu'un avec les parents.
Un fils marié, deux et parfois plus, logeaient toujours avec eux .
Les enfants grandissaient ensemble.
Ils faisaient vivre, animer l'entourage de leurs cris, de leurs rires et même de leurs chamailleries qui amusaient souvent les adultes et donnaient aux lieux une vie colorée et singulière.

De nos jours, la modernité s'est invitée.
La famille nucléaire est née.
Les appartements en hauteur sont arrivés, étroits et peu pratiques.
Il y règne une atmosphère bridée, froide, étouffante presque.
Il ne serait jamais venu à l'idée de mon père de vivre sans avoir le ciel pour
voisin.
Pour horizon.
Pour toit au-dessus du toit.
Sur son toit en tuiles qui protégeait et de la chaleur en été et du froid en hiver.
Djill arrête de noircir le tableau.
Ils existent, aujourd’hui, des moyens de transports te permettant au jour présent d'étre là et partout et nulle distance ou nulle frontière au monde ne t'empêcheront d'aller faire un coucou à tes enfants .
Quand tu le voudras.

Il faut juste espérer une petite santé à l'avenant de ce vœu facile à réaliser en définitive.
Ce qu'il faut bannir Djill, c'est cette image d'un vieil homme pas verticalisé dans sa tete, mais assis dans sur un siège réel ou imaginaire , les bras toujours croisés, comme noués par une corde d'illusion , le regard au loin ,vide, presque sans âme ,l'œil décoloré, inexpressif, terne et éteint comme un ciel sans lune.
Bannir cette image d'un vieux bonhomme, tendu,nerveux pour un rien, résigné subissant la vie ,croulant, écroulé sur son lit comptant un à un,les pas qui résonnent dans l'escalier en espérant que le bruit cadencé s'arrête, pour une fois, sur son palier et qu'une main, énergique et jeune, carillonne à sa porte.
Ce serait déprimant et insupportable.

Enfin, tout cela n'est pas pour aujourd'hui .
Ce midi, Macil mon petit fils sera là.
Ses parents aussi.
Il emplira la maison de son rire cristallin.
Sa mechayia mettra de l'ambiance partout, partout.
Et les idées noires, pfttt, envolées aux sons de sa voix juvénile et musicale.
Watkoun essaha welhna, le reste est secondaire, anecdotique.

Dernière modification par Djillali (02-02-2017 07:26:04)

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